Madame la Ministre, Vous présentez après-demain en Conseil des ministres votre projet de loi sur la transition énergétique. Savez-vous que 83 % des réacteurs nucléaires français (soit 48 sur 58) ont déjà dépassé l’âge limite de fonctionnement fixé par ceux qui les ont construits ? Nos réacteurs étaient prévus pour fonctionner pendant seulement 25 ans. La preuve, c’est que leurs architectes n’ont pas mis « hors d’eau » les bâtiments abritant la cuve du réacteur (« hors d’eau » = à l’abri de l’eau par un toit étanche). Devenu poreux, le béton laisse fuir la radioactivité. Résultat : 99 cas de leucémies infantiles ont été constatés entre 2002 et 2007 dans un rayon inférieur à 20 km autour des centrales françaises, selon une étude publiée par l’INRS. Usure des matériaux, impossibilité de remplacer certaines pièces, risque de défaillances simultanées et augmentation du nombre d’incidents : telles sont les raisons pour lesquelles le vieillissement des centrales est devenu le premier facteur de risque nucléaire en France. Fermer Fessenheim en 2016 est nécessaire, mais ne sera pas suffisant. Vous trouverez dans le dossier ci-joint Nucléaire : Fukushima, et après ? de multiples arguments supplémentaires pour convaincre ceux qui hésitent encore à donner à l’Etat la capacité juridique de décider la fermeture des centrales sans avoir à rembourser les autres actionnaires d’EDF. En définitive, cette industrie du nucléaire travaille à la perte de tous les autres secteurs de l’économie, voués à s’effondrer après la catastrophe. Au Japon, pour « sauver la face » depuis l’accident de Fukushima survenu en 2011, le gouvernement contraint ceux qui n’ont pas les moyens de partir à rester dans les zones contaminées. Résultat : 74 enfants atteints de cancer de la thyroïde ont été diagnostiqués 3 ans après, selon Shizo Kimura, professeur associé à l’université médicale de Dokkyo, au laboratoire d’épidémiologie, station de Fukushima, qui a fait une conférence à la Mairie du 2ème arrondissement de Paris le 16 mai 2014, à l’initiative des associations Sortir du nucléaire Paris et EchoEchanges ONG France-Japon. Je ne pense pas que vous ayez envie d’endosser ce genre de responsabilité. Votre seule garantie contre cette éventualité, c’est la fermeture des vieux réacteurs avant l’accident. Concernant l’EPR, actuellement en construction, j’ai eu l’occasion de converser avec l’un des « managers » du projet devant la maquette du réacteur EPR de Flamanville, présentée à l’occasion de l’Assemblée générale des actionnaires d’EDF le 15 mai 2014 au Carrousel du Louvre. Ce « manager » a été incapable de répondre aux questions suivantes :
En un mot, ce « manager » a été incapable de démontrer qu’un réacteur EPR résiste à un accident de type Fukushima ! C’est pourquoi je vous invite à utiliser les arguments issus de mon enquête. Votre prédécesseur Philippe Martin m’avait répondu qu’« il serait fait bon usage de mes informations », je n’ai malheureusement rien vu de tel… Il serait certainement très productif de les présenter aux responsables du MEDEF et aux patrons du CAC 40 qui font la pluie et le beau temps dans notre pays. Je suis certaine que s’ils savaient à quel point leurs secteurs d’activités respectifs seront impactés par une catastrophe nucléaire, ils vous appuieraient pour accélérer la fermeture des centrales. Albert Frère, premier capitaliste belge, s’est lui-même désengagé d’Electrabel quand il a compris tout cela. Quant à votre collègue Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, à qui j’avais remis en mains propres l’un des tableaux figurant dans ce dossier, en novembre 2011 devant le siège du PS rue de Solférino, s’il a pris connaissance de mes courriers des 27 août 2012 et 30 juillet 2013, il n’y a pas répondu. Il n’a sans doute pas anticipé qu’il sera aux premières loges en cas d’accident nucléaire. Il ne fait pourtant aucun doute que la France ne se remettra pas d’une catastrophe nucléaire sur son territoire. Tous ceux qui en ont les moyens comprendront que la seule solution sera la fuite. Après l’évasion fiscale, l’évasion nucléaire… Permettez-moi de joindre à ce courrier plusieurs autres publications issues de mes investigations commencées en 2001 sur les dangers des portables, de l’électricité, des ampoules basse consommation, notamment. En résumé, ces résultats sont les suivants :
(voir ci-joint Le Coût d’Etat des gadgets sans fil, La Fée électricité, La mélatonine et le sommeil, Mécanisme d’action des ondes électromagnétiques sur les organismes vivants, Téléphonie mobile : dossier du site Internet www.santepublique-editions.fr, Téléphone portable : comment se protéger, Les jeunes et le portable : Alzheimer à 35 ans ?).
En mars 2007, je vous ai croisée dans une allée du salon du Livre à Paris et je vous ai tendu un flyer mentionnant les dangers des portables pour les enfants. Vous avez posé votre doigt sur votre tempe droite en disant : « C’est vrai que c’est dangereux, les portables. Chaque fois que je téléphone, j’ai mal, là ». Aujourd’hui ministre, vous avez l’obligation de prendre des décisions pour protéger les générations futures, actuellement la proie de ces technologies, avec des effets que je vous invite à venir écouter lors de ma conférence du 1er juillet 2014 dans le 17ème à Paris, à 19h (exposé-débat, avec dîner, à la crêperie Armoric-Saveurs, voir l’invitation ci-jointe). Si vous n’êtes pas disponible ce jour-là, je peux venir faire cette conférence dans votre ministère, le jour et à l’heure de votre choix. J’ai juste besoin d’un tableau de papier (paper board) pour noter les éléments importants de la démonstration. Je vous présenterai les atteintes documentées par des études scientifiques au niveau du cerveau (diminution de l’attention et de la mémorisation), du sommeil (diminution de la mélatonine), de l’incapacité future de reproduction (diminution du nombre d’ovocytes chez les filles, spermatogénèse bloquée chez les garçons), apparition de troubles liés à l’électro-hypersensibilité ainsi que de cancers tant chez les élèves que chez les professeurs, causés par la présence d’écrans d’ordinateur géants (tableaux numériques interactifs) dans les salles de classe, à 1,50 mètre seulement du premier rang d’élèves, le professeur déplaçant son bureau sur le côté (voir ci-joint Le Coût d’Etat des gadgets sans fil). [L’alors Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait fait répondre à mon courrier du 30 juillet 2013 qu’il n’avait « pas le temps de me recevoir ». Peut-être devrais-je le relancer aujourd’hui ? Manuel Valls, lui, n’avait pas répondu l’année dernière. Il est dix fois plus concerné aujourd’hui, mais a-t-il conservé mon courrier ou l’a-t-il transmis à Bernard Cazeneuve, le « Monsieur Nucléaire » du Parti socialiste ? Il faudrait assurément que je leur adresse à nouveau un courrier, mais ce sont les moyens qui me manquent pour confectionner tous ces dossiers.]
Mes investigations scientifiques ne s’arrêtent pas aux ondes électromagnétiques, car je me suis attachée à établir des liens entre plusieurs causes de dégradation de la santé.
(Voir ci-joint Ampoules basse consommation : progrès ou désastre ?, et plus particulièrement l’article Interdites en 2020 mis à jour le 2 juin 2014, et le flyer Boycottons l’électricité inutile !).
(Voir ci-joint les éléments d’explication par les efflux d’ion calcium au niveau cellulaire dans Mécanisme d’action des ondes électromagnétiques sur les organismes vivants) Pendant la Seconde guerre mondiale, les enfants de Paris et de Londres avaient été envoyés à la campagne. Les adultes voulaient ainsi les protéger contre les traumatismes de la guerre. Aujourd’hui, que faisons-nous pour protéger les enfants et les jeunes des nouvelles menaces qui les assaillent ? Il s’agit souvent de nouveaux produits de consommation courante ! Nous n’avons même pas été capables d’interdire les boisons dites « énergisantes », alors que l’Anses a répertorié plusieurs cas d’adolescents, morts sur le coup après les avoir consommées en association avec une pratique sportive intense ou en mélange avec d’autres produits dopants comme l’alcool ! Savez-vous que quatre enfants sont morts de la même forme rarissime de cancer du cerveau, le gliome du tronc cérébral (10 cas par an, au maximum, dans la France entière), après avoir fréquenté deux écoles surplombées par des antennes-relais (voir Quatre cancers du tronc cérébral chez l’enfant à Saint-Cyr-l’École et à Ruitz, ci-joint). Or, en épidémiologie, le cancer chez l’enfant occupe une place spécifique car les enfants ne sont pas exposés aux facteurs de risques des adultes : tabagisme, alcoolisme, polluants professionnels, âge. Pourtant, ces quatre cas ont été purement et simplement passés sous silence dans les rapports d’expertises officiels successifs concluant à l’absence de certitude sur la dangerosité de la téléphonie mobile ! Les résultats des investigations que je porte aujourd’hui à votre connaissance doivent nécessairement conduire le gouvernement à réorienter bon nombre de choix technologiques et de choix de société afin de mettre un terme à ce qui pourrait être qualifié de « génocide différé » ou de « génocide intergénérationnel ». Vous, qui occupez un poste décisionnaire, éviterez ainsi d’être un jour rattrapée par une « affaire » qui ne manquera pas de nuire à la fois à votre estime de soi, à votre tranquillité d’esprit et à votre carrière politique. Ne faites pas comme Vincent Peillon, qui a quitté début avril 2014 son ministère de l’Éducation nationale sans lever le petit doigt contre l’introduction des tablettes à l’école (il n’a pas non plus répondu à ma lettre du 30 juillet 2013, qui contenait les mêmes éléments que le présent courrier), et sans semble-t-il avoir transmis l’information à son successeur Benoît Hamon, qui veut « accélérer » leur mise en place ! Madame la Ministre, nous qui sommes nées au siècle dernier, saurons-nous nous détacher de ses errements et embrasser une vision prospective, non pas simplement à 15 ou 30 ans, mais à 100 ans ? Que devrions-nous retenir de l’Histoire pour entrer de plain-pied dans le 21ème siècle ? Serons-nous capables de préparer l’avenir avec le courage, l’audace et l’altruisme que les générations futures méritent au lieu de gérer péniblement et égoïstement le présent à l’aune du passé ? Vous trouverez des éléments de réponse et de comparaison dans le dossier ci-joint Santé publique : les leçons de l’Histoire. J’ai aimé votre livre Cette belle idée du courage. Montrez-nous que vous êtes aussi courageuse lorsque vous accédez aux plus hautes sphères de l’Etat que pendant les moments difficiles de votre vie et de votre carrière politique. Je reste à votre disposition pour toutes les informations que vous pourriez souhaiter, et pour vous montrer, avec mes instruments de mesure des micro-ondes, des basses fréquences et de la radioactivité, dans quel guêpier radio-électromagnétique nous sommes. Dans l’espoir que vous vous saisirez de mon enquête, au service du bien commun, j’attends votre réponse, et je vous prie de bien vouloir agréer, Madame la Ministre, l’expression de mes sentiments distingués.
PS : En 2007, vous aviez évoqué vos soupçons quant à des écoutes téléphoniques. PJ :
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