Décembre 1990
Création de la Fondation Ushuaïa par Nicolas Hulot
Officiellement créée le 15 décembre 1990, la Fondation
clôture le siècle et inaugure le nouveau millénaire en fêtant son 10e
anniversaire. Autant de symboles qui, à l'âge de la maturité, laissent
présager d'un bel avenir. Lors de son lancement Nicolas Hulot avait
déclaré : "Si je devais, en une phrase, résumer les objectifs de la
Fondation, je dirais que notre souhait est de changer le regard que nous
avons tous sur la nature. Qu'il soit plus instruit, plus affectif, plus
respectueux. ". Aujourd'hui, ces principes restent les mêmes et, si
quelques progrès ont été enregistrés, beaucoup restent encore à
accomplir.
Tout a commencé en 1989. Lancée en septembre 1987, l'émission Ushuaïa connut un succès immédiat sur TF1. Une réussite qui surprit Nicolas lui-même. À tel point qu'il s'interrogea sur les moyens de canaliser cet enthousiasme en faveur d'une nature dont il avait découvert les beautés, mais aussi les blessures. Peu de personnes, autant que lui, ont eu la possibilité de parcourir le monde en si peu de temps. En repassant quelques années, ou quelques mois, plus tard dans l'une de ces régions où la flore et la faune trouvent leurs plus belles expressions, il en avait souvent remarqué les dégradations successives.
Très vite, l'idée s'imposa de mobiliser son public pour la sauvegarde de notre environnement, proche ou lointain, au sein d'une Fondation portant le nom de l'émission. Paul-Émile Victor, l'un des pairs de la Fondation, ne voyait de remède que dans l'éducation des plus jeunes qui, adultes de demain, sont aussi les seuls à posséder le pouvoir d'agir sur le comportement de leurs parents.
En effet, il est trop facile de toujours accuser les industriels et les agriculteurs de tous les maux de la Terre. Leurs impacts sur les milieux naturels sont évidents, mais les pollutions générées par 6 milliards d'individus s'y confondent. Or, globalement, ce sont les plus importantes. Nous sommes donc, en grande partie, tous responsables et c'est à nous tous, collectivement, d'y remédier.
Issus de ce constat, mais sans jamais se vouloir moralisateurs, tous les programmes de la Fondation se fondèrent sur des méthodes favorisant les initiatives et les actions concrètes. Théodore Monod, qui participa au Comité scientifique dès ses débuts, avait coutume de dire : " Il n'y a pas de petits gestes en faveur de la nature, tous lui sont utiles ". Jean Dorst, Yves Coppens, Francis Hallé, Georges Condominas, Jean-Loup Chrétien, pour ne citer qu'eux, apportèrent également leurs idées pour une nouvelle éthique.
Tous partageaient l'idée que l'éducation à l'environnement devait entrer dans l'enseignement des écoles, des collèges et lycées. Une lettre ouverte au Président de la République fut publiée, en ce sens, dans Le Monde et Libération d'octobre 1995.
Dès lors, les enseignants, les responsables d'associations, des groupes de jeunes et bon nombre de passionnés, devinrent des interlocuteurs privilégiés. Leur esprit d'entreprise et leurs réalisations furent de précieux apports.
