Protection ondes

Vidéo      Extrait de Téléphone portable : comment se protéger

Livre Survivre à la téléphonie mobile...

Attention, impostures !

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Un tiers du livre Survivre au téléphone mobile, qui vient de paraître aux éditions Le Courrier du livre (18 €) sous la signature de trois représentants du Criirem, Catherine Gouhier, Michèle Rivasi et Maxence Layet, est constitué de fiches produits rédigées par les fabricants ou par les revendeurs de gadgets de “protection” pour portables.

Le lecteur, qui pensait avoir entre les mains un livre écrit par des professionnels sérieux et indépendants, se voit ainsi asséner un message d’incitation à l’achat qui n’a rien à envier aux pages “conso” de magazines dépendants de la générosité des annonceurs publicitaires.

Dans le reste du livre se succèdent suggestions saugrenues et informations erronées, parmi lesquelles :

Cautions scientifiques usurpées. Les noms de Roger Santini et de Madeleine Bastide sont associés à des références censées valider l’efficacité du gadget CMO-Tecno AO, alors que ces deux chercheurs aujourd’hui décédés n’ont jamais voulu cautionner ce produit, pas plus qu’aucun autre produit de ce type[1]. Par décision du 31 octobre 2001, le directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé a d’ailleurs interdit les allégations de protection dans la publicité concernant ce produit (Journal Officiel du 11 décembre 2001).

Recommandation de technologies à risques :

  • “Emballer la box wi-fi dans du papier d’alu” (!) pour se prémunir de ses émissions de micro-ondes (p. 67). Cet appareil émet non seulement des micro-ondes mais aussi des fréquences extrêmement basses, lesquelles sont conduites par le métal. À terme, une telle installation ne peut qu’aggraver les malaises des personnes électrosensibles et “wifisensibles”, car les effets des basses fréquences et des micro-ondes sont cumulatifs.

  • “Placer l’interphone écoute-bébé sans fil ‘babyphone’ à au moins un mètre du lit de l’enfant”, tout en indiquant (p. 72) que “des mesures réalisées en 2003-2005 sur différents modèles ont montré des intensités de champ […] de 3,2 V/m à 1 mètre de la source” (!). Compte tenu de l’exposition cumulée des enfants à toutes les formes de pollution électromagnétique, le bon sens commande de NE PAS utiliser ce type d’appareil, complètement évitable.

  • Le CPL comme alternative au wi-fi pour les communications Internet (p. 178). Les observations réalisées par Annie Lobé chez une personne équipée de CPL et atteinte de troubles graves tendent à classer cette technologie parmi les innovations dangereuses.

  • Utilisation des fréquences hertziennes. Cette perspective ne suscite aucun commentaire de la part des auteurs (p. 55). Or, l’affectation aux communications électroniques, pour acheminer les “nouveaux contenus” radio et télévision mobile personnelle sur téléphone portable, d’une partie des fréquences libérées lorsque la télévision hertzienne analogique cessera d’émettre en novembre 2011, aura pour conséquence d’accélérer la catastrophe sanitaire.

    En effet, si peu de personnes se déclarent aujourd’hui malades à cause de ces fréquences hertziennes, c’est en raison du très faible nombre d’émetteurs et parce que les postes domestiques (radio, télévision) ne sont que des récepteurs. Le jour où des émetteurs hertziens seront implantés sur les toits des habitations, plus personne ne sera à l’abri, même ceux qui sont aujourd’hui relativement protégés du GSM et du wi-fi par l’épaisseur des murs de leur logement. De par leur longueur d’onde de près d’un mètre, ces fréquences hertziennes traversent aisément tous les murs. Personne ne résistera à cette augmentation drastique de la pollution électromagnétique ambiante.

  • “Choisir et utiliser un téléphone dont la valeur de DAS est la plus basse possible”.

    La photographie d’un banc de mesure du DAS (p. 121) est assortie d’un commentaire :

    • Le terme “mannequin en plastique” désigne une simple bassine.

    • (…) “rempli d’un gel liquide conçu pour reproduire les propriétés électriques des différents tissus présents dans la chair humaine (peau, muscles, collagène, cartilage, os…)”. Un produit doté de telles caractéristiques ne peut tout simplement pas exister.
      Les auteurs se gardent d’ailleurs bien de préciser la composition et la nature exactes de cette substance miraculeuse à la fois liquide et gélatineuse.

    • Une “sonde plongée dans ce milieu artificiel” mesurerait “la diffusion d’énergie rayonnée par le mobile”. Il s’agit en réalité d’une sonde… de température, donc d’un thermomètre !

    • L’ensemble n’étant pas placé dans une enceinte à température contrôlée, cette mesure de température ne peut avoir aucune validité.

    • Les marques et modèles de téléphones portables soit-disant “TOP DAS” sont mentionnés, alors que les mesures indiquées n’ont fait l’objet d’aucun contrôle par les auteurs (p. 123).

Un tel contenu est pour le moins étonnant dans un livre coécrit par une physicienne (Catherine Gouhier), une agrégée de biologie (Michèle Rivasi) et un journaliste scientifique (Maxence Layet).

La publication de ce livre par trois de ses représentants entache gravement la réputation du Centre de recherche et d’informations indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem), qui prétend baser sa compétence sur la mesure des champs électromagnétiques et propose à ce titre, aux riverains d’antennes-relais et aux personnes électrosensibles, des prestations tarifées à 450 € (annonce faite par Catherine Gouhier lors de sa conférence au salon Ecobat le 22 mars 2009).

Bouquet final, une révélation sur le rabat de couverture : l’un des auteurs, Maxence Layet, “a travaillé chez France Télécom”. Ce journaliste “indépendant”, qui a longtemps été le webmaster du site Internet du Criirem, est l’un des “membres du Conseil d’administration” de cette association. Et il participe aussi à “l’instance de dialogue de la Fondation Santé Radiofréquences”. Laquelle est dotée de 4 millions d’euros, dont 2 millions proviennent des opérateurs de téléphonie mobile…

Comme le dit souvent le professeur Pierre Le Ruz, Directeur scientifique du Criirem, qui a refusé de cosigner ce livre : “Il faudrait peut-être arrêter le délire !”

[1] Pour “60 articles scientifiques dans des revues ‘peer-reviewed’” annoncés p. 212, seules 14 références sont citées, dont 10 concernent des présentations effectuées à l’occasion de congrès scientifiques et figurant, de ce fait, dans les actes de ces congrès. Il ne s’agit donc pas de publications effectuées dans des revues scientifiques à comité de lecture. Ces diverses présentations portent en réalité sur la même expérience réalisée à la Faculté de Pharmacie de Montpellier en collaboration avec le professeur Madeleine Bastide, qui a affirmé à la journaliste Annie Lobé en 2002 qu’elle avait “refusé d’inclure cette partie de l’expérience” dans sa publication (Bastide M, Youbicier-Simo BJ, Lebecq JC, Giaimis J (2001) Toxicologic study of electromagnetic radiation emitted by television and video display screens ans cellular telephones on chickens and mice. Indoor Built Environment 10 : 291-298). Cette référence a été omise dans la bibliographie p. 340-341.

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Décisions parues au Journal Officiel

JO du 11 décembre 2001 : Tecno AO (CMO), fiche produit p. 246-251.
JO du 15 novembre 2006 : Stop-Ondes, actuellement commercialisé sous le nom Méga-Protect Phone, conçu par Roland Werlhen.
JO du 13 avril 2008 : Para-Ondes, rebaptisé Liife-Maxx ou Patch “S”.

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Protections inefficaces pour portables (vidéo 6 min)

© Copyright Annie Lobé, mars 2009.

Que valent les pastilles de protection et l’étui anti-ondes pour téléphones portables vendus dans des magasins bio et sur des salons bio ? Réponse en images par une démonstration avec des instruments de mesure : les céramiques Terre Sens de Jean-Jacques Bréluzeau et Terre de Lys de Pierre Nicolas, le patch CMO...

La pseudo protection conseillée par les médias
Pourquoi vous n’êtes pas protégé(e)


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L’inefficacité des pastilles de protection

Extraits du livre Téléphone portable : comment se protéger (pages 58 à 66)

Ceux qui ont acheté une “protection” pour leur portable, quelle qu’elle soit, feraient bien de l’enlever le plus vite possible. Toutes les mesures de champs électromagnétiques confirment les aveux de leurs fabricants : ces accessoires ne modifient pas les émissions. C’est logique, sinon la communication ne passerait plus !

Ces “protections” ne suppriment pas les fréquences extrêmement basses : ni celles générées par le fait que les micro-ondes sont pulsées (217 hertz), ni celles générées par les composants électroniques (2 hertz et 8 hertz, entre autres), ni leurs harmoniques (fréquences multiples), en particulier celle de 16 hertz, capable de provoquer une fuite des ions calcium au niveau cellulaire [1].

En fait, elles ne changent rien au “brouillard électromagnétique” émis par les téléphones portables. C’est ce qui ressort de mesures effectuées en avril 2004 avec un matériel professionnel, la sonde 5 hertz-100 kilohertz de la société EM Test, confirmées par le gaussmètre de Monitor Industries (voir annexe I).

Comme les effets nocifs des portables sur nos cellules proviennent de la combinaison des micro-ondes et des fréquences extrêmement basses, ces dispositifs ne peuvent donc avoir aucun effet protecteur.
(…)
Tant que [cette combinaison de fréquences] reste présente, elle provoque une fuite des ions calcium au niveau cellulaire. Il ne peut y avoir aucune suppression de la nocivité du téléphone portable.

Les explications des fabricants sur le mode de fonctionnement de leurs “protections” brillent d’ailleurs par leur caractère flou et imprécis. Selon les notices ou les publicités, ces accessoires permettraient de “rendre biocompatibles les rayonnements électromagnétiques et cosmo-telluriques”, de “créer un lieu biocompatible où l’on peut vivre, travailler, jouer en toute sécurité”, ou encore elles seraient capables “d’annuler l’ensemble des perturbations par une émission ou un champ de compensation. Ce champ émis simultanément au rayonnement, on pourrait dire ‘dans’ ou ‘superposé’ au rayonnement de l’appareil polluant, rend ‘biologiquement compatible’ le champ électromagnétique de l’appareil irradiant (téléphone ou écran), sans modifier son intensité de fonctionnement [2].”

Ces gadgets miraculeux seraient donc dotés de la vertu de rendre les rayonnements nocifs “biocompatibles”, c’est-à-dire compatibles avec la vie. Comment ? Rien n’est dit. Si rien n’est dit, c’est parce que rien ne peut être dit.

Certains citent des phénomènes de physique. Ainsi l’un d’eux serait “constitué d’une antenne de déphasage en 8 sur un circuit imprimé souple. Ce système simple et ingénieux se colle au dos du téléphone, capte les micro-ondes émises par le téléphone et les transforme en ondes antidotes opposées à 180°, et ainsi nous apporte une protection adéquate”. Mais qu’en est-il des fréquences extrêmement basses ? L’inventeur ignorerait-il leur existence ? Les mesures réalisées avec le gaussmètre de Monitor Industries montrent qu’elles ne sont pas supprimées ! Sophie, rendue électrosensible par une utilisation intensive du téléphone portable et qui en a équipé son portable et son téléphone sans fil d’intérieur, n’a constaté aucune amélioration (voir chapitre 2).

Le prospectus d’un autre gadget affirme qu’il est “doté d’un dispositif électronique absorbant une partie des ondes nocives. Il est le seul à posséder une diode qui s’allume lorsqu’il détecte des micro-ondes émises par les téléphones portables. Il permet donc de visualiser l’existence des micro-ondes et justifie lui-même son utilisation et son efficacité”. Comment une diode lumineuse peut-elle capter des ondes ? Cela prêterait à sourire si le sujet n’était pas si grave.

Les fabricants de “protections” ont plus de facilité à détailler les méfaits des ondes des portables qu’à expliquer par quels mécanismes biophysiques leurs produits nous en préservent. Qu’ils soient géobiologues ou électroniciens, aucun ne dispose des instruments de mesure adéquats pour connaître la complexité du signal pulsé de la téléphonie mobile (mis à part l’un des concepteurs, ex-directeur d’un laboratoire privé, qui agit donc en connaissance de cause, ce qui est plus grave). Comment auraient-ils pu concevoir un “antidote” ?
(…)
Les parents de Loreleï, 14 ans, n’ont accepté de lui acheter un téléphone portable qu’à la condition expresse qu’elle y mette une “protection”. L’ensemble a constitué son cadeau d’anniversaire. Cadeau empoisonné !

Avec ces dispositifs, certaines personnes ressentent une diminution des maux de tête et des douleurs à l’oreille causés par l’usage du portable. Mais la suppression de la douleur (manifestation aiguë) ne signifie pas la suppression des effets nocifs à long terme. La douleur est un signal d’alerte utile, mais les champs électromagnétiques n’étant pas perceptibles par nos organes des sens, leurs effets nocifs peuvent se produire sans aucune douleur. Ceux qui ont la “chance” de ressentir des douleurs devraient les prendre au sérieux : elles sont un signe que leur envoie leur organisme. (…)

Thérèse, 54 ans, a choisi une “protection” parmi d’autres parce que le sens de rotation de son pendule s’inverse après sa pose. Mais ce phénomène peut être tout simplement lié au fait qu’il s’agit d’une pastille métallique…

Comme le dit justement Étienne, devenu électrosensible après une utilisation intense : “Autant envelopper son téléphone portable dans un mouchoir !”

Aucune de ces prétendues “protections” ne supprime les fréquences extrêmement basses (…). Elles ne servent donc à rien. Au contraire, le faux sentiment de sécurité qu’elles induisent peut conduire à allonger la durée des communications. Le remède est pire que le mal !

Mon message à ce sujet est donc clair et je n’hésiterai pas à poursuivre en justice les fabricants et revendeurs qui se permettraient de citer mes informations pour écouler leur camelote.
(…)

Bonus

La téléphonie mobile européenne, dite GSM (Global System for Mobile communication), fonctionne avec des micro-ondes dont les fréquences se situent autour de 900 mégahertz (soit neuf cents millions de hertz) et autour de 1 800 mégahertz (soit un milliard huit cents millions de hertz). La troisième génération, dite UMTS, celle qui transmet des images vidéo en plus de la voix parlée et des messages brefs (SMS), utilise la fréquence de 2 100 mégahertz (soit deux milliards cent millions de hertz).

Les fréquences porteuses des signaux GSM sont pulsées, c’est-à-dire envoyées sous forme de jets saccadés extrêmement brefs qui donnent aux micro-ondes la puissance nécessaire pour parcourir de grandes distances. C’est le principe du “tout ou rien”, selon lequel fonctionnent les clignotants lumineux. Après chaque brève émission à la puissance crête (maximale), c’est le niveau zéro le reste du temps.

Mais ces pulsations sont extrêmement rapides. Les micro-ondes GSM sont pulsées à raison d’une impulsion de 577 microsecondes toutes les 4,6 millisecondes [3]. Ce hachage régulier des émissions génère, entre autres, la fréquence extrêmement basse de 217 hertz  [4]. Ce mode de fonctionnement est appelé “TDMA”, qui signifie Time Division Multiple Access, méthode d’accès multiple (ou multiplexage) temporel.

Quand on connaît cette complexité du signal GSM auquel sont soumises nos cellules lorsqu’elles sont exposées aux émissions d’un téléphone portable, comparables à des rafales de mitraillette ou aux soubresauts d’un marteau piqueur, il devient facile de comprendre que ce n’est pas un “bidule” collé sur l’émetteur, sur le portable, qui pourrait empêcher les effets biologiques et sanitaires causés par une exposition aiguë ou de long terme.

À moins de croire au Père Noël.


[1] Voir chapitre 4.
[2] Extraits des plaquettes de présentation conçues par les fabricants.
[3] CADAS (2000) Communication mobile, effets biologiques. Actes de colloque, Paris 19-20 avril 2000. Académie des sciences, CADAS, Académie nationale de médecine. Paris, Tec & Doc, ISBN 2-7430-0438-X, p. 9 : contribution de Joe Wiart, directeur Recherche et Développement de France Télécom.
[4] Zmirou D (2001) Les Téléphones mobiles, leurs stations de base et la santé, état des connaissances et recommandations. Rapport au directeur général de la santé. Paris, La Documentation française, ISBN 2-11-004958-8, p. 45. Membres du groupe d’experts : Pierre Aubineau, Alain Bardou, Gilles Dixsaut, Marcel Goldberg, René de Sèze, Bernard Veyret. Président : Denis Zmirou.

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Téléphone portable : comment se protéger

Les téléphones portables, le wi-fi, les téléphones DECT, les baby phones émettent non stop des micro-ondes pulsées qui traversent la peau et les murs à la vitesse de la lumière, et ont pour cibles le système reproducteur (stérilité) et le système nerveux central (insomnie, maux de tête, troubles de la mémoire...). Grâce à ce livre, vous saurez comment vous protéger vraiment sans vous laisser abuser par les pseudo conseils circulant sur Internet et dans la presse, sous perfusion publicitaire des opérateurs de téléphonie mobile ou de vendeurs de patchs totalement inefficaces. Durée de lecture : environ 2h30.

Dossier « Téléphonie mobile »

Pour celles et ceux qui n’ont pas accès à Internet ou savent qu’il vaut mieux éviter de rester devant un ordinateur ont été réunis dans ce dossier les articles, interviews, éditos, communiqués et documents en ligne sur ce site. Ce dossier évolue avec les mises à jour effectuées sur le site.
Actuellement, version du 8 octobre 2013, 134 pages.



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