“Danger des portables : Ce que les médias ne disent pas”
Extrait de l’interview d’Annie Lobé du 4 juillet 2008
Que faut-il penser du conseil de choisir un portable avec un faible DAS ?
C’est-à-dire d’acheter un nouveau portable ? Les constructeurs et les opérateurs doivent aimer cette suggestion ! La mesure du DAS, débit d’absorption spécifique, est censée donner une indication de l’énergie absorbée par le cerveau et par le corps pendant l’utilisation du portable. En 2002, à l’occasion d’un reportage pour France 2, j’ai pu voir le dispositif de mesure du DAS chez Supélec, l’École Supérieure d’Électricité, basée à Gif-sur-Yvette dans l’Essonne. Il s’agit d’une bassine en plastique (chez Supélec elle est noire, chez Sagem elle est blanche, d’après le récent reportage d’Envoyé Spécial mentionné plus haut) moulée en forme de demi-tête humaine couchée et remplie d’eau déminéralisée.
Après avoir plaqué le portable à pleine puissance sous ce qui figure l’oreille, on descend dans l’eau une sonde de température. C’est donc ainsi, en plongeant un thermomètre dans une bassine d’eau, que des ingénieurs prétendent quantifier l’absorption des ondes par le cerveau humain.*
Qui commande la mesure du DAS ? Un constructeur ou un opérateur. Qui reçoit le résultat ? Le même constructeur ou opérateur. Qui communique le résultat au public ? Toujours le même constructeur ou opérateur. Il n’y a aucun contrôle extérieur indépendant.
Quand je réalise des tests de portables pendant les conférences, avec des instruments de mesure, il arrive souvent que des utilisateurs soient surpris de constater les fortes émissions de leur portable, pourtant choisi “parce qu’il a un faible DAS”. Il est exact que tous les portables n’émettent pas à la même puissance. Mais si les constructeurs savent fabriquer des portables qui émettent moins que d’autres, pourquoi ne commercialisent-ils pas exclusivement ces modèles ?
Télécharger cette interview
Mise à jour 2 septembre 2019
La mesure du DAS ne concerne que les émissions de micro-ondes (hyperfréquences) et non le champ magnétique de basse fréquence détecté dans le Film qu’Orange ne veut pas que vous regardiez. Lors de mesures effectuées sur un salon avec le Gaussmètre de Monitor Industries, TOUS les test effectués pendant deux jours sur différents modèles de smartphones appartenant aux visiteurs ont donné des résultats similaires à celui du film.
Extrait du Livre Survivre à la téléphonie mobile... :
Attention, impostures !
Un tiers du livre Survivre au téléphone mobile, paru aux éditions Le Courrier du livre (18 ) sous la signature de trois représentants du Criirem, Catherine Gouhier, Michèle Rivasi et Maxence Layet, est constitué de fiches produits rédigées par les fabricants ou par les revendeurs de gadgets de “protection” pour portables.
Le lecteur, qui pensait avoir entre les mains un livre écrit par des professionnels sérieux et indépendants, se voit ainsi asséner un message d’incitation à l’achat qui n’a rien à envier aux pages “conso” de magazines dépendants de la générosité des annonceurs publicitaires.
Dans le reste du livre se succèdent suggestions saugrenues et informations erronées, parmi lesquelles : (...)
“Choisir et utiliser un téléphone dont la valeur de DAS est la plus basse possible”.
La photographie d’un banc de mesure du DAS (p. 121) est assortie d’un commentaire :
Le terme “mannequin en plastique” désigne une simple bassine.
(…) “rempli d’un gel liquide conçu pour reproduire les propriétés électriques des différents tissus présents dans la chair humaine (peau, muscles, collagène, cartilage, os…)”. Un produit doté de telles caractéristiques ne peut tout simplement pas exister. Les auteurs se gardent d’ailleurs bien de préciser la composition et la nature exactes de cette substance miraculeuse à la fois liquide et gélatineuse.
Une “sonde plongée dans ce milieu artificiel” mesurerait “la diffusion d’énergie rayonnée par le mobile”. Il s’agit en réalité d’une sonde… de température, donc d’un thermomètre !
L’ensemble n’étant pas placé dans une enceinte à température contrôlée, cette mesure de température ne peut avoir aucune validité.
Les marques et modèles de téléphones portables soit-disant “TOP DAS” sont mentionnés, alors que les mesures indiquées n’ont fait l’objet d’aucun contrôle par les auteurs (p. 123).
Un tel contenu est pour le moins étonnant dans un livre coécrit par une physicienne (Catherine Gouhier), une agrégée de biologie (Michèle Rivasi) et un journaliste scientifique (Maxence Layet).
La publication de ce livre par trois de ses représentants entache gravement la réputation du Centre de recherche et d’informations indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem), qui prétend baser sa compétence sur la mesure des champs électromagnétiques et propose à ce titre, aux riverains d’antennes-relais et aux personnes électrosensibles, des prestations tarifées à 450 (annonce faite par Catherine Gouhier lors de sa conférence au salon Ecobat le 22 mars 2009).
Bouquet final, une révélation sur le rabat de couverture : l’un des auteurs, Maxence Layet, “a travaillé chez France Télécom”. Ce journaliste “indépendant”, qui a longtemps été le webmaster du site Internet du Criirem, est l’un des “membres du Conseil d’administration” de cette association. Et il participe aussi à “l’instance de dialogue de la Fondation Santé Radiofréquences”. Laquelle est dotée de 4 millions d’euros, dont 2 millions proviennent des opérateurs de téléphonie mobile…
Comme le dit souvent le professeur Pierre Le Ruz, Directeur scientifique du Criirem, qui a refusé de cosigner ce livre : “Il faudrait peut-être arrêter le délire !”
Télécharger l’article entier
|