Enquête Netflix

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Page créée le 19 octobre 2018, modifiée le 17 décembre 2018.

Présentation vidéo du livre J'aide mes enfants à décrocher des écrans

Complément au livre
J’aide mes enfants à décrocher des écrans
par Annie Lobé


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Vidéo pour les 12-22 ans

Vidéo pour les 12-22 ans”                               Format MPG

Message de Chachatte : Pourquoi moi, sur cette vidéo, et non un séduisant dessin d’animation ? En regardant attentivement, tu observeras comment je joins le geste à la parole. Le mot Mélatonine vient du grec Melas qui signifie Noir.
Sais-tu que les chats rêvent, comme toi quand tu as dormi assez longtemps ?
Regarde, s’il te plaît, l’enquête Netflix sur cette page
et envoie-moi tes questions à info@santepublique-editions.fr

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Cette page constitue la note 42 du livre J’aide mes enfants à décrocher des écrans, p. 36.
La première version a été adressée par Annie Lobé à toute la presse le 17 mai 2018 : une tribune Les ados en danger : suicide, harcèlement et viol sont les thèmes de la saison 2 de la série “13 Reasons Why” que Netflix lance vendredi 18 mai 2018.

Manifeste Contre Netflix en particulier
et Contre la Violence sur les Écrans en général

Le binge watching, ou gavage télévisuel, consiste à regarder en continu des séries télévisées, sans s’arrêter. C’est un nouveau fléau créé par Netflix, un phénomène récent de très grande ampleur qui n’a pas encore fait les gros titres de la presse.

Netflix est l’initiateur de cette nouvelle façon de “consommer” les séries : en 2013, il a mis en ligne l’intégralité des épisodes d’une série à succès.

Netflix ne se contente pas de faciliter le visionnage de séries à la file. Il rend difficile de s’arrêter entre deux épisodes : 15 secondes après la fin du premier, le deuxième commence automatiquement. Et ainsi de suite. C’est au spectateur de prendre la décision d’arrêter.

Depuis trois ans, Netflix produit ses propres séries et les met en avant.

Ses bandes annonces pour le mois d’avril 2018 : des images blafardes ponctuées de scènes de crimes et de meurtres de masse, des armes à feu, du sang, des cris, des visages effrayants déformés par le maquillage ou par des effets spéciaux, des séquences de baisers torrides alternant avec des accusations de tromperie (“Tu as couché avec le petit ami de ta meilleure amie”).

Rien que de la violence télévisuelle habituelle ? Non. Car l’action se déroule dans les couloirs d’un lycée, dans la cour ou dans une salle de classe. Et les personnages mis en scène sont tous des adolescents ou de très jeunes adultes.

Clairement, cette typologie de “héros” cible le public pré-adolescent et adolescent, susceptible de s’identifier avec les personnages. Dans les séries originales de Netflix, les adolescents sont la proie de violences inouïes dont ils sont soit victimes, soit auteurs.

Juste après les bandes-annonces “Nos 10 meilleures séries” commencent “Nos 10 meilleures séries pour adolescents” puis le “TOP 250”. Cela donne la nausée.

Le Festival de Cannes 2018 a refusé, à juste titre, les séries Netflix : c’est aussi en raison de la médiocrité de ses productions que Netflix cible les ados.

Mais Martin Scorsese, le couple Obama et Gad Elmaleh, entre autres, ont déjà cédé aux dollars de Netflix (8 milliards investis en 2017, pour un chiffre d’affaires de 11 milliards et un bénéfice de 559 millions).

117 millions d’abonnés, dont 63 millions hors des USA, c’est déjà trop.

Comment Netflix est-il parvenu, ces dernières années, à séduire un si grand nombre d’abonnés ? En investissant dans ce qu’il appelle un “budget pour faire des grands succès”. Si vous êtes abonné-e, sachez que son marketing inclut l’analyse par des algorythmes de vos avis pour améliorer son “pouvoir de recommandation”, ainsi que l’utilisation de cobayes humains pour l’enregistrement et l’analyse des réactions physiques et émotionnelles face aux images : battements du coeur, changement de température du corps, transpiration, chair de poule... pour élaborer les prochains films et s’assurer que les téléspectateurs ne pourront plus décoller de leur canapé.

En 2018, 1,3 milliard de dollars supplémentaires sont investis en recherche et développement.

Le succès de Netflix n’est donc pas le reflet de la qualité des films qu’il produit, mais le fruit de manipulations bien orchestrées !

La preuve que cette entreprise de “divertissement” sans foi ni loi est prête à tout, c'est qu'elle a lancé aux USA The Push, un programme dans lequel “un homme est incité à en tuer un autre par un groupe d'acteurs”. 

Et en mars 2018, pour coloniser le cerveau de nos jeunes et inciter les enfants au binge watching, certains films ou séries pour enfants étaient signalés par un cadenas rouge qui se déverrouillait une fois le programme visionné dans son intégralité. L’enfant recevait alors un badge. Ce “test” a suscité de telles critiques de la part des parents aux USA que Netflix a dû arrêter.

La plupart des adolescent-e-s d’aujourd’hui considèrent la violence des séries Netflix comme “normale”, ce qui indique que la violence dans les séries a le même effet insensibilisant que la violence des jeux vidéo.

Les parents et les jeunes eux-mêmes sont rarement conscients que les séries, tout comme les jeux vidéos, sont conçus pour être addictifs, pour nous enchaîner jour et nuit devant l'ordinateur, la tablette ou le smartphone

Dans le monde entier, les séries Netflix sont très regardées par les adolescents. Des lycéens anglais ont partagé sur Twitter ne pas pouvoir s’empêcher de visionner d’un seul coup les 13 heures d’épisodes d’une même série lancée par Netflix en période d’examen, au lieu de réviser. Ce temps a forcément été pris sur les études et sur le sommeil.

Ingurgitées en continu par un cerveau en cours de maturation, associées au manque de sommeil et, pour certains jeunes, à l’absorption d’alcool et de cannabis, ces images peuvent les faire basculer dans une psychopathologie, notamment après un choc affectif dans le monde réel : deuil, rupture sentimentale.

Netflix a réussi à attirer autant les filles que les garçons. Mais un jeune cerveau immergé dans les séries Netflix se fragilise. Cela peut le conduire à s’isoler, à s’enfermer, à subir un changement de personnalité, à tenter de se suicider, avec à la clé un internement psychiatrique ou la mort.

Après la diffusion de la saison 1 de 13 Reasons Why ayant pour thème le suicide, le harcèlement et le viol, entre 900 000 et 1,5 million de recherches supplémentaires sur le suicide ont été comptabilisées sur Google, selon Le Parisien (voir aussi p. 46 et 80 du livre J’aide mes enfants à décrocher des écrans).

Netflix le sait parfaitement, qui a osé faire précéder le lancement, le 18 mai 2018, de la saison 2 de la série 13 Reasons Why d’un pseudo spot de prévention en anglais, non traduit ni sous-titré (ce qui a été fait depuis). Les liens mentionnés pour la France sur la page http://13reasonswhy.info ne fonctionnaient pas et aboutissent encore aujourd'hui à des pages d’erreur (consultés le 17 mai 2018 et le 17 octobre 2018). Le lien 13-Reasons-Why-Discussion-Guide-Season-1.pdf menait à un document vide qui a été comblé depuis. En revanche, cette page de “prévention” comporte plusieurs liens bien actifs menant aux bandes-annonces de la saison 1 et de la saison 2 !

Durant le tournage, l’actrice principale a dû être soutenue par la présence de chiens sur le plateau, tellement certaines scènes sont difficiles à supporter.

Cette façon d’agir de Netflix, si elle n’est pas une “provocation, une propagande et une publicité pour le suicide”, y ressemble grandement. En France, depuis plus de trente ans, ces faits sont prévus et réprimés par les articles 223-13 à 223-15 du Code pénal, créés par la loi 87-1133 du 31 décembre 1987, qui permettent aux pouvoirs publics de saisir la justice pour faire interdire la diffusion en référé (urgence) pour préserver la jeunesse que Netflix cible et agresse avec cette série.

Céline, 24 ans, est navrée et inquiète de voir que sa meilleure amie de 25 ans, qui avait déjà des tendances dépressives, s’est “totalement identifiée à l’héroïne”, avec qui de surcroît elle présente une certaine ressemblance physique. Après avoir entièrement visionné la saison 1, Céline qualifie l’histoire de 13 Reasons Why de “délires paranoïaques d’une adolescente en mal d'amour”.

L’intervention des pouvoirs publics est d’autant plus indispensable que, dans bien des familles, les adolescent-e-s de tous âges regardent cette série à l'insu de leurs parents.

Les effets de l’imprégnation des jeunes cerveaux par la violence de Netflix se font également sentir par l’apparition de cas de harcèlement dans des établissements scolaires (collèges, lycées) qui en étaient auparavant exempts.

Et ce qui augmente aussi, c’est la gravité des sévices. Le 4 juin 2018, dans un collège près de Béziers, des jeunes de douze ans ont infligé à un “camarade” une agression sexuelle au moyen d’un bâton dans les fesses (et non d’un doigt comme dans le “jeu de l'olive” cité par la presse au moment des faits).

Lors d’une discussion avec un groupe de lycéennes, début juillet 2018, à propos de la série 13 Reasons Why, la question leur a été posée : “Vous ne trouvez pas cela violent ?”. Elles ont répondu : “Non... enfin si quand même, quand on la voit s’ouvrir les veines... Et puis, il y a la scène du bâton.”

Les adolescents qui se sont livrés, dans la réalité, à cet acte barbare l’ont-il fait par imitation, parce que l’idée leur en est venue en visionnant cette scène dans la saison 2 de la série diffusée 18 jours plus tôt ? Une enquête policière permettrait de vérifier l’hypothèse, issue de la succession temporelle des deux événements, d’un lien direct entre la violence véhiculée par les séries originales de Netflix et la recrudescence et l’aggravation du harcèlement scolaire. (Mais les résultats de cette enquête ne seront connus que des familles des agresseurs et des victimes, et de leurs avocats...)

Le jeune cerveau, qui a beaucoup à apprendre entre la naissance et l’âge adulte, est câblé pour imiter. Il n’est donc pas surprenant qu’il imite ce qu’il voit. C’est la raison pour laquelle les adultes, parents et grand-parents doivent protéger les jeunes générations contre ces nouveaux dangers qui consistent à imprégner leur cerveau de scènes de violence.

L’OMS a annoncé le 18 juin 2018 que l’addiction aux jeux vidéo sera ajoutée à la liste de classification internationale des maladies qui entrera en vigueur en 2022. Il faudrait dès aujourd’hui y ajouter le binge watching et l’addiction au visionnage de films pornographiques.

L’apparition d’un nouveau mode de vie d’adolescents qui, au grand dam de leurs parents, ne quittent plus leur lit du matin au soir et du soir au matin, nouvel avatar du monde connecté et stade ultime de la dépression sans cause apparente, prouve qu’à force d’aller trop loin, notre société finira par atteindre un point de non-retour.

Le fondateur et unique associé de Netflix France, le milliardaire Reed Hastings, un ingénieur qui a mis au point un système pour accélérer la vitesse de streaming, se rengorge d’avoir eu un impact irréversible sur les habitudes de consommation audiovisuelle et se félicite de ce que “même la BBC, pour son site internet, se convertit au binge watching” !

Inspirés par les adolescents rescapés de la tuerie du lycée de Parkland en Floride en février 2018, qui se sont lancés dans une croisade contre la vente d’armes à feu aux USA, nous lançons un appel aux adolescents du monde entier pour qu’ils se rebellent et se liguent afin de faire obstacle à la stratégie manipulatrice et destructrice de Netflix dans les 190 pays où cette société est implantée.

(En France, en partenariat avec Altice, depuis le 12 juin 2017, et auparavant, depuis le 15 septembre 2014 ; accès illimité pour 8 à 15 euros par mois).

En 2011, Netflix perdait 800 000 abonnés. Faisons en sorte qu’à partir de 2018-2019 il en perde 8 millions par an. C’est facile : l’abonnement peut être arrêté à tout moment.

Parents et grands-parents, enseignants, éducateurs, pédiatres, psychologues, professionnels de la santé et de l’enfance, nous vous suggérons de jeter un œil sur les images de Netflix en vous posant la question : “Si j’avais vu de telles scènes toute ma jeunesse, pendant la construction de ma personnalité, quel adulte serais-je devenu-e ?”

Nous agissons pour faire cesser les agressions de Netflix contre le cerveau des enfants, des adolescents et des adultes !

Nous signons le Manifeste Contre Netflix en particulier
et Contre la Violence sur les Écrans en général !

Sources de l’enquête :

           [.pdf]  [.php]   Le Parisien, 13 mai 2018 : “13 Reasons Why : des spots de prévention contre le suicide pour la saison 2”

[.doc]  [.pdf]  [.html]  Konbini : “Le binge watching favoriserait la dépression”

[.doc]  [.html]   Dossier Le Point : “Dans l’antre de Netflix”

[.doc]  [.pdf]  [.php]  Le Point, 31 mars 2017 : “Netflix cible les ados”

[.doc]  [.pdf]  [.php]  Le Point, 3 avril 2017 : “Comment fonctionne Netflix”

[.doc]  [.pdf]  [.html]  Le Monde économie : “La concurrence s’intensifie dans le streaming video”

[.doc]  [.pdf]  [.html]  Numerama : “Neflix veut produire 31 séries originales en 2016”

[.doc]  [.pdf]  [.html]  Programme-tv.net : “Netflix : séries, binge watching... : le bilan 2017 !”

[.doc]  [.pdf]  [.html]  Mashable France24 : “Netflix, bilan 2017 et previsions 2018”

[.doc]  [.pdf]  [.php]  Le Figaro, 23 janvier 2018 : “Netflix : Nouveau gain record d’abonnés”

[.doc]  [.pdf]  [.htm]  Nextinpact : “Avec 70 millions d’abonnés Netflix poursuit sa folle évolution”

[.doc]  [.pdf]  [.html]  Francetv Info : “Festival de Cannes 2018 : Martin Scorsese à propos de Netflix : ‘Le plus important est de continuer à faire des films’”

[.pdf]  Le Figaro, 23 mai 2018, “Barack et Michelle Obama vont produire des séries pour Netflix”

[.doc]  [.pdf]  [.html]  Numerama : “Barack et Michelle Obama vont produire des films et séries pour Netflix”

[.pdf]  Voici, 2 mars 2018, “Netflix The Push On tombe bien bas Live in USA”

[.doc]  [.pdf]  [.php]  Le Point, 15 mars 2018 : “Binge watching : Netflix provoque la colère des parents”

[.doc]  [.pdf]  [.html]  RTL : “Netflix a testé un système de trophées pour inciter les enfants au binge watching”

[.pdf]  David Grossman “Comment la télévision et les jeux vidéo apprennent aux enfants à tuer”

[.doc]  [.pdf]  [.html]  Numerama, 18 mai 2018 : “13 Reasons why : La sortie de la saison 2 perturbe les examens de lycéens britanniques”

[.doc]  [.pdf]  [.html]  Psychologie sociale : “Les dangers de l’imitation ou l’effet Werther”

[.pdf]  Faculté de médecine d’Angers, mémoire “Les épidémies de suicides : de l’effet Werther à l’effet Internet”

[.doc]  [.pdf]  Code pénal, articles 223-13 à 223-15 réprimant la provocation, la propagande et la publicité pour le suicide

[.doc]  [.pdf]  [.php]  Le Parisien, 16 avril 2017 : “13 Reasons Why : La série événement a suscité près de 8 millions de messages sur Twitter”

[.doc]  [.pdf]  [.php]  Le Parisien, 5 mai 2017 : “13 Reasons Why : La série qui regarde les ados en face”

[.doc]  [.pdf]  [.php]  Le Parisien, 12 mai 2017 : “Netflix La série 13 Reasons Why sur le suicide d’une ado fait débat”

[.pdf]  L'Actu, 3 mai 2018 : Netflix 13 Reasons Why Interview de l’actrice Katherine Langford”

[.pdf]  Midi Libre, 20 juin 2018 : Agression dans un collège près de Béziers

[.doc]  [.pdf]  [.html]  France Inter, 6 janvier 2018 : “L’addiction aux jeux vidéo bientôt reconnue par l’Oms”

[.doc]  [.pdf]  Le Parisien, 7 et 8 juin 2018 : “Ados et porno”

[.pdf]  [.html]  Le Monde, 2 et 3 septembre 2018 : “Mon pieu tout puissant”

[.pdf]  [.html]  Infogreffe : Extrait Kbis Netflix Services France sas

[.doc]  [.pdf]  [.html]  France24 : “Ces jeunes Américains fer de lance du mouvement anti-armes à feu”

[.doc]  [.pdf]  [.html]  Mediamerica : “Netflix perd 800 000 abonnés et devrait entrer dans le rouge”

[.doc]  [.html]  Wikipedia : Netflix consulté le 9 mai 2018

Je signe le Manifeste Contre Netflix en particulier
et Contre la Violence sur les Écrans en général !

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