Interview d’Annie Lobé sur les dangers des portables

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Interview d'Annie Lobé par un journaliste de l'Express, Eric Lecluyse
Interview d’Annie Lobé
par un journaliste de l’Express.fr,
Eric Lecluyse
La pseudo protection conseillée par les médias : Pourquoi vous n'êtes pas protégé-e
La pseudo protection conseillée par les médias :
Pourquoi vous n’êtes pas protégé-e
L'usage du portable est un comportement à risque
“L’usage du portable est un comportement à risque”
Six questions à Annie Lobé


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Ce que les médias ne disent pas
sur les dangers des portables

Six questions à Annie Lobé, éditeur et journaliste.
4 juillet 2008.

Les médias ont largement couvert le sujet des portables depuis quelques mois. Qu’en pensez-vous ?

En effet, chaque semaine, un journal traite le sujet. Mais en lisant les articles, je me suis rendu compte qu’ils ne disent pas l’essentiel. Contrairement aux apparences, les opérateurs de téléphonie mobile et les constructeurs de portables doivent se réjouir car les articles concluent que “Pour l’instant, rien n’est prouvé”. Si rien n’est prouvé, pourquoi changer ses habitudes ? Rien ne motive les lecteurs à suivre les recommandations simplistes fournies par les articles, dont certaines sont d’ailleurs de fausses solutions “pompées” sur Internet sans avoir été vérifiées.

L’idée que le portable est dangereux fait son chemin sans que cela ne diminue la consommation. Il se produit insidieusement le même phénomène que pour le tabagisme. Au lieu de protéger les consommateurs, les industriels, avec la complicité des pouvoirs publics et des médias, sont en train d’opérer un transfert de responsabilité vers leurs clients. Dangereux, le portable ? “Je sais”, répondent désormais de nombreux utilisateurs, y compris des femmes enceintes, qui continuent de garder le portable en veille en permanence dans la poche ou dans le sac, à côté de la tête de leurs enfants et de leurs propres centres vitaux que sont le cœur et les organes génitaux.

Approuvez-vous le conseil donné par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot : “Pas de portable avant l’entrée au collège” ?

Si les parents suivent ce conseil en équipant leurs enfants dès le collège, ces derniers courent le risque de devenir dépendants du portable. Donner un portable à un jeune de 11 à 25 ans, c’est l’inviter dans le cercle vicieux de la dépendance parce que son cerveau n’a pas encore atteint la maturité. Si le cerveau se forme et se développe dans un contexte de dépendance, elle devient permanente. Je ne compte plus le nombre de jeunes qui m’ont affirmé sans rire : “Je ne peux pas vivre sans mon portable.” Certains parents n’imaginent pas à quel point leurs enfants sont accros. Une jeune fille m’a avoué qu’elle dormait avec son portable en veille sous l’oreiller alors que sa mère est persuadée qu’il est éteint la nuit.

Le problème, c’est que la proximité permanente d’un portable en veille est tout sauf anodine. Des professeurs de lycée m’ont dit qu’ils devaient demander aux élèves d’éteindre leur portable pour pouvoir faire fonctionner un magnétophone : 25 à 30 portables en veille dans une salle de classe empêchent le fonctionnement de cet appareil. Les émissions électromagnétiques des portables en veille ne sont donc pas négligeables. Et les professeurs sont atterrés de constater que leurs élèves, à 16 ans, ont une capacité de concentration aussi courte que des enfants de 8 ans (20 minutes).

En Italie, le ministre de l’Éducation a interdit en mars 2007 l’introduction des portables dans tous les établissements par les élèves. En France, cette décision est laissée à la responsabilité du Chef d’établissement, qui bien souvent n’est pas en mesure de la faire respecter. L’un des effets archi-prouvés du portable dans la poche est de diminuer le nombre et la mobilité des spermatozoïdes. Si des mesures énergiques ne sont pas prises pour protéger la jeunesse, la “génération portable” sera une génération d’impuissants stériles.

Autre problème : les maladies neuro-dégénératives précoces pronostiquées par le seul chercheur à avoir mené une étude sur les effets de l’exposition au portable de cerveaux d’adolescents, Leif Salford, de l’université de Lund en Suède. Ses résultats sont présentés dans le livre Les jeunes et le portable: Alzheimer à 35 ans ? : selon lui, cette génération d’utilisateurs subira de telles maladies et un vieillissement prématuré.

Quant au professeur Pierre Aubineau, du CNRS de Bordeaux, il a montré que les portables endommagent les vaisseaux sanguins cérébraux, qui deviennent en quelque sorte poreux et laissent entrer dans le cerveau des substances toxiques. Un phénomène appelé ouverture de la barrière sang-cerveau. Parmi ces éléments toxiques, il peut y avoir des virus qui provoquent une méningite. Il suffit d’avoir rencontré une fois un enfant de 12 ans coincé dans un fauteuil roulant, les yeux dans le vague et totalement incapable de parler parce qu’il a eu une méningite à l’âge de 2 ans, pour savoir qu’une ouverture de la barrière sang-cerveau peut avoir des répercussions dramatiques.

L’émission Envoyé spécial diffusée le 8 mai 2008 et consacrée aux risques du portable pour les jeunes se terminait sur le cas douloureux de Clémence, atteinte à 15 ans d’une tumeur au cerveau, et qui laissait depuis trois ans son portable en veille sous l’oreiller. La responsabilité du portable est fortement suspectée par son père et par elle-même, en dépit du silence des médecins.

Les conséquences de l’utilisation du portable par les jeunes sont trop graves pour que l’on se contente de ce conseil d’attendre l’âge de 11 ans, 12 ans ou même 15 ans pour équiper un jeune d’un portable. Cette recommandation ne protège pas. Je peux dire que si les parents savaient 10 % de la vérité sur les portables, il ne voudraient pas et ne pourraient pas laisser leurs enfants les utiliser. Et si les jeunes étaient informés en temps utile, ils n’auraient pas envie d’avoir un portable.

Et le conseil de choisir un portable avec un faible DAS ?

C’est-à-dire d’acheter un nouveau portable ? Les constructeurs et les opérateurs doivent aimer cette suggestion ! La mesure du DAS, débit d’absorption spécifique, est censée donner une indication de l’énergie absorbée par le cerveau et par le corps pendant l’utilisation du portable. En 2002, à l’occasion d’un reportage pour France 2, j’ai pu voir le dispositif de mesure du DAS chez Supélec, l’École Supérieure d’Électricité, basée à Gif-sur-Yvette dans l’Essonne. Il s’agit d’une bassine en plastique (chez Supélec elle est noire, chez Sagem elle est blanche, d’après le récent reportage d’Envoyé Spécial mentionné plus haut) moulée en forme de demi-tête humaine couchée et remplie d’eau déminéralisée. Après avoir plaqué le portable à pleine puissance sous ce qui figure l’oreille, on descend dans l’eau une sonde de température. C’est donc ainsi, en plongeant un thermomètre dans une bassine d’eau, que des ingénieurs prétendent quantifier l’absorption des ondes par le cerveau humain. Qui commande la mesure du DAS ? Un constructeur ou un opérateur. Qui reçoit le résultat ? Le même constructeur ou opérateur. Qui communique le résultat au public ? Toujours le même constructeur ou opérateur. Il n’y a aucun contrôle extérieur indépendant.

Quand je réalise des tests de portables pendant les conférences, avec des instruments de mesure, il arrive souvent que des utilisateurs soient surpris de constater les fortes émissions de leur portable, pourtant choisi “parce qu’il a un faible DAS”. Il est exact que tous les portables n’émettent pas à la même puissance. Mais si les constructeurs savent fabriquer des portables qui émettent moins que d’autres, pourquoi ne commercialisent-ils pas exclusivement ces modèles ?

Vous avez mis en ligne un test sur l’exposition aux ondes. Mais les symptômes cités peuvent être rapportés à d’autres causes que les portables…

Ce test est construit à partir du questionnaire d’enquête du professeur Roger Santini, de l’INSA de Lyon, qui a publié plusieurs études sur l’état de santé des riverains d’antennes-relais de téléphonie mobile. Sur une cinquantaine de personnes aux styles de vie différents, ce test a montré que le nombre de symptômes est systématiquement corrélé avec l’exposition électromagnétique globale, incluant les appareils électriques. Et ce, quel que soit l’âge. Si vous n’y croyez pas, proposez à une dizaine de personnes autour de vous de faire ce test. Vous pourrez juger par vous-même.

Alors, que peut-on faire pour se protéger ?

Mettre en pratique les conseils donnés dans mes livres. Je reçois des lettres de lecteurs et de lectrices qui l’ont fait, y compris des journalistes qui n’ont pas publié d’article sur la question… Quant à ceux qui publient des articles, ils interviewent toujours les mêmes personnes. Voilà bientôt six mois que ressort en boucle l’étude du professeur Gérard Ledoigt sur les tomates, comme si c’était la seule étude montrant la nocivité des portables.

Si vous analysez le discours des opposants aux antennes-relais auxquels les médias donnent la parole, vous vous apercevrez qu’ils ne sont pas contre la téléphonie mobile. Ils disent qu’elle pourrait être compatible avec la santé humaine et préconisent d’augmenter le nombre d’antennes-relais pour en diminuer la puissance. Cette position démontre une méconnaissance totale du fonctionnement technologique de la téléphonie mobile, basé sur le “contrôle dynamique de puissance”.

La portée des micro-ondes émises par une antenne est de vingt à trente kilomètres. Elles traversent les murs et se réfléchissent sur les éléments métalliques. En ville, ce n’est pas parce que les opérateurs installent des antennes tous les 300 mètres que les micro-ondes s’arrêtent à 300 mètres. Plus il y a d’antennes, plus nous sommes tous soumis, nuit et jour, à un grand nombre de fréquences différentes. Chaque antenne ne peut acheminer qu’un nombre limité de communications. Donc, plus il y a de portables en circulation, plus le nombre d’antennes augmente car elles sont indispensables à leur fonctionnement. Et plus il y a de portables en veille ou en communication dans un lieu donné, plus la puissance d’émission des antennes augmente. J’ai constaté, sur un marché dominical en plein Paris, que le niveau ambiant de micro-ondes est nettement plus élevé vers midi, lorsque le marché bat son plein et que le nombre de portables est important.

Il faut que les personnes malades à cause des antennes sachent que leur propre téléphone portable, si elles en ont un, “active” ces antennes en permanence, et que les effets des différents types d’ondes sont cumulatifs : wi-fi, téléphone sans fil d’intérieur DECT, souris et clavier sans fil, télévision, ordinateur, radioréveil, etc.

Et il faut aussi que ceux qui font usage d’un téléphone portable sachent que des gens sont malades et meurent sous les antennes et en face d’elles. La gravité des troubles est corrélée avec la proximité, mais aussi avec la durée d’exposition. Ceux qui restent chez eux toute la journée sont plus touchés que ceux qui travaillent à l’extérieur. Et si ces derniers sont aussi exposés sur leur lieu de travail, ils manifestent également des troubles.

Préconisez-vous l’arrêt du portable ?

Après avoir recueilli des centaines de témoignages et lu des milliers d’études, je partage le point de vue du professeur Olle Johansson, de l’Institut Karolinska à Stockholm : “Nous en savons déjà assez pour tout arrêter.”

Si l’on se réfère au cas de l’amiante, son usage “raisonné” a été l’argument mis en avant par des chercheurs payés par l’industrie pour retarder de vingt ans son interdiction en France, avec les conséquences que l’on sait : des dizaines de milliers de victimes mortes dans d’atroces souffrances. Mais le délai avant l’apparition des maladies mortelles était de plusieurs dizaines d’années et les personnes exposées étaient des professionnels adultes.

Dans le cas de la téléphonie mobile, les bébés in utero sont exposés aux portables de leurs parents car les micro-ondes traversent la peau, les écoliers sont soumis aux antennes-relais, car la quasi-totalité des écoles maternelles et primaires ont des antennes-relais à moins de 300 mètres, et les adolescents ont le portable dans la poche en permanence.

Les antennes-relais ne sont pas implantées que sur les toits des habitations. Elles sont aussi sur les toits des hôpitaux, sur les quais des stations de métro et de RER, le long des routes et des autoroutes, sur les plages et sur les flancs de montagnes. Dans les véhicules particuliers et les transports en commun, les micro-ondes émises par les portables des usagers se réfléchissent sur les parois métalliques. C’est pourquoi la chaleur, aux heures de pointe, y est de plus en plus difficile à supporter. La téléphonie mobile passe partout. Personne n’est à l’abri. Et l’hécatombe a déjà commencé.

Cancérologues en exercice, cardiologues, oto-rhino-laryngologistes, neurochirurgiens : une partie du milieu médical et hospitalier observe et constate, mais… oublie de publier ces cas dans des revues scientifiques. Les opérateurs de téléphonie mobile savent que les gens sont malades car ils ont déjà reçu des milliers de lettres. Quant à ceux qui travaillent pour eux, si certains trouvent normal de gagner leur vie en prenant celle des autres, il y en a aussi qui ont claqué la porte, complètement dégoûtés par ce qu’ils ont vu.

Pour une personne touchée qui identifie la cause de ses maux, combien d’autres sont malades des ondes à leur insu ? Combien sont décédées des suites de leurs maladies : cancer, infarctus, accident vasculaire cérébral, dépression… Ces maladies causées ou aggravées par notre exposition de plusieurs décennies aux appareils électriques ont déjà fait un grand nombre de victimes. Avec les appareils sans fil, elles nous tuent de plus en plus jeunes.

Si nous n’arrêtons pas le portable, c’est lui qui nous arrêtera.

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Interview d'Annie Lobé par un journaliste de l'Express, Eric Lecluyse

Interview d’Annie Lobé par un journaliste de l’Express.fr, Eric Lecluyse
Le 26 octobre 2009, mise en ligne le 25 décembre 2012 (1 h 17 min)
après la polémique qui a suivi la diffusion massive en mai-juin 2009 de la vidéo sur les ampoules basse consommation. Aucune trace de cette interview, qui comporte aussi des révélations issues de son enquête sur les téléphones portables, dans les articles de ce journaliste... Devinez pourquoi ?

 

Vous avez appris quelque chose en écoutant lisant cette page et en écoutant cette interview ?

Cela vous donne une idée de la richesse des résultats de l’enquête de la journaliste d’investigation scientifique Annie Lobé.

Vous en apprendrez bien plus encore dans ses publications sur la protection contre les effets néfastes des champs électromagnétiques, des radiofréquences et des micro-ondes émis par les appareils électriques et par les appareils sans fil.

Ces publications contiennent des informations vitales et des conseils pratiques faciles à mettre en œuvre pour préserver votre santé et votre vie, et ceux que vous aimez :

Téléphone portable : comment se protéger

Les téléphones portables, le wi-fi, les téléphones d’intérieur sans fil DECT, les baby phones émettent non stop des micro-ondes pulsées qui traversent la peau et les murs à la vitesse de la lumière, et ont pour cibles le système reproducteur (stérilité) et le système nerveux central (insomnie, maux de tête, troubles de l’attention, de l’apprentissage et de la mémoire...). Grâce à ce livre qui présente des conseils basés sur la mesure des ondes émises par les appareils sans fil, vous saurez comment vous protéger vraiment sans vous laisser abuser par les pseudo conseils circulant sur Internet et dans la presse, sous perfusion publicitaire des opérateurs de téléphonie mobile, ou de vendeurs de patchs totalement inefficaces. Durée de lecture : environ 2h30.
Écouter un extrait sur le four à micro-ondes
Accès gratuit en ligne à l’intégralité du livre


Les jeunes et le portable : Alzheimer à 35 ans ?       Écouter un extrait

Ce livre audio s’adresse aux parents et grands-parents. Ses informations exclusives ne figurent pas sur Internet et n’ont pas été déjà publiées dans les médias ou dans d’autres livres. Il traite les thèmes qui préoccupent : les effets scientifiquement prouvés des portables sur le cerveau à l’âge de l’adolescence, la sécurité des enfants, la publicité à destination des enfants et des adolescents... Il donne des conseils pratiques pour protéger les enfants et les jeunes de 0 à 25 ans. Il expose les découvertes récentes sur le développement du cerveau à l’adolescence et explique comment se développent les addictions. Il peut être écouté en famille et servir de base de discussion avec des enfants comme avec des ados. Il a déjà aidé beaucoup de jeunes à décrocher du portable.


J'aide mes enfants à décrocher des écrans

J’aide mes enfants à décrocher des écrans

Même les parents qui ont aujourd’hui le sentiment de savoir “gérer” les écrans seront, un jour ou l’autre, démunis face à leur pouvoir d’addiction, reconnu par l’OMS depuis juin 2018. Parce qu’ils diminuent les interactions au sein des familles, les écrans peuvent ralentir le développement des plus jeunes et isoler dangereusement les adolescents. Ce livre nourri par de nombreux témoignages allie prévention et solutions pratiques :

Que proposer à la place des écrans ?               Que lire pour apprendre à aimer lire ?

Extrait vidéo


« Téléphonie mobile »

“Si les gens savaient ne serait-ce que 10 % de la vérité sur les téléphones portables, ils préfèreraient s’en passer.” — Olle Johansson, Institut Karolinska, Suède.

Pour celles et ceux qui n’ont pas accès à Internet ou savent qu’il vaut mieux éviter de rester devant un ordinateur ont été réunis les articles, interviews, éditos, communiqués et documents en ligne sur ce site.
Ce dossier très complet inclut notamment les rubriques “Téléphone portable : ce qu’il faut savoir” et “Antennes-relais : elles nous rendent malades”, les interviews du professeur Pierre Aubineau, la plaidoirie d’Annie Lobé contre SFR et la liste des troubles constatés à proximité des antennes-relais de téléphonie mobile, et fournit 93 références de sources consultées pour sa rédaction.
Inclut les textes :
  “Se reposer vraiment quand on ne part pas en vacances”
  “Lettre à un hôpital à propos de l’effet protecteur de la mélatonine contre la leucémie”.


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